Les nouveaux prêtres catholiques ordonnés en Angola et au Mozambique sont invités à vivre dans l'humilité

Luanda, 20 octobre, 2025 / 9:04 PM

Les évêques catholiques du Mozambique et de l’Angola ont appelé les nouveaux prêtres ordonnés à vivre leur vocation avec humilité, intégrité et un profond sens du service du peuple de Dieu, en particulier dans le contexte des défis sociaux et moraux auxquels leurs pays sont confrontés.

Dans des homélies prononcées séparément lors des ordinations sacerdotales dans les deux nations, les responsables de l’Église ont exhorté les futurs prêtres à demeurer fermes dans la foi et dévoués à leur ministère pastoral.

Dans l’archidiocèse catholique de Maputo, au Mozambique, Mgr Tonito Francisco Xavier Muananoua a exhorté le diacre Domingos Maria Gravata, qu’il ordonnait prêtre, à embrasser sa mission « avec humilité et dévouement ».

« Accepter l’appel au sacerdoce n’est pas simplement une démarche personnelle — c’est assumer la responsabilité de servir avec amour et dévotion, surtout en ce moment où notre peuple a besoin d’espérance et de la présence tangible de l’Église dans sa vie quotidienne », a déclaré Mgr Muananoua lors de la célébration eucharistique du 18 octobre à la paroisse Sainte-Anne de l’archidiocèse de Maputo.

L’évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Maputo a souligné que le sacerdoce est une vocation de transformation sociale.

« Plus que des rites et des liturgies, le prêtre doit être un agent actif de transformation des réalités difficiles vécues par nos communautés », a-t-il affirmé.

S’adressant au futur prêtre, il a poursuivi : « Ce “oui” que tu prononceras devant l’autel ouvre la porte d’un chemin de don total de toi-même. C’est le moment où tu acceptes d’être le visage de la miséricorde de Dieu parmi le peuple — non pas comme un supérieur, mais comme un serviteur. »

L’évêque mozambicain, nommé évêque auxiliaire de Maputo en mars 2023, a insisté sur la nécessité pour les prêtres d’être « la voix des sans-voix » et « une présence pour les oubliés », qualifiant le sacerdoce de « mission de service intégral qui va au-delà de l’autel et des sacrements ».

Il a également mis en avant l’importance de l’intégrité : « Il ne suffit pas de prêcher la Parole ; il faut vivre ce que l’on prêche — être témoin de l’Évangile par des actions concrètes. »

Mgr Muananoua a aussi appelé à un engagement renouvelé sur les questions sociales, la vie familiale et la formation des jeunes.

« Les jeunes Mozambicains affrontent de nombreux défis, et le prêtre doit être à leurs côtés, les guidant dans les valeurs chrétiennes qui favorisent la paix et le développement », a-t-il déclaré, exhortant le nouveau prêtre à renforcer les familles comme « véritables sanctuaires d’amour et de respect ».

Pendant ce temps, dans le diocèse catholique de Namibe, en Angola, Mgr Dionísio Hisilenapo a exhorté les diacres qu’il ordonnait prêtres à vivre leur ministère avec « responsabilité, discipline et intégrité ».

S’adressant aux diacres Alberto Manuel, José Francisco, António Simão, Domingos Caetano et Luís Bernardo lors de la célébration eucharistique du 18 octobre, Mgr Hisilenapo a mis en garde contre l’hypocrisie : « Un homme de Dieu doit avoir un seul visage — vivre dans la vérité et non derrière des masques. »

« L’Église n’a pas besoin d’hommes tièdes, faibles ou à double visage, mais d’hommes entiers, engagés dans la mission, même lorsqu’elle est exigeante et difficile », a souligné Mgr Hisilenapo.

Il a averti que « beaucoup entrent dans le ministère avec des motivations cachées », appelant à l’honnêteté et à la disponibilité au sacrifice.

Le responsable catholique a déploré l’indiscipline et la paresse chez certains prêtres, notant que « certaines communautés disparaissent parce que le prêtre ne fait rien — même pas entretenir ce qu’il a trouvé ».

Il a exhorté les nouveaux prêtres à être créatifs et travailleurs, surtout dans les paroisses pauvres où les ressources sont limitées.

Mgr Hisilenapo a également regretté la réticence de certains prêtres à servir dans les zones rurales, déclarant : « Le village est la plus belle chose qui soit, mais personne ne veut y aller — ils ne s’y rendent que lorsqu’il y a une fête ou à boire. »

Il a appelé à une plus grande présence missionnaire parmi les communautés marginalisées et reculées.

Il a décrit le sacerdoce comme « un engagement pour la transformation sociale, pour l’accueil des marginalisés et pour la promotion de la dignité humaine sous toutes ses formes ».

L’évêque catholique de 57 ans a appelé les nouveaux prêtres à être des « bâtisseurs de ponts » favorisant l’unité et le dialogue dans un pays confronté à des défis économiques et sociaux.

« Le peuple a besoin de dirigeants qui soient des exemples vivants de l’Évangile — qui non seulement prêchent, mais vivent la charité, la justice et la solidarité », a affirmé Mgr Hisilenapo, ajoutant que les prêtres doivent être des « phares d’espérance, surtout en temps d’épreuve et de crise ».